L'audiovisuel public sacrifié ?

Publié le par TRICARD

Hier, sur les antennes de RTL, le Président de la République a désavoué la Commission Coppé, qui essaie tant bien que mal de trouver une solution à cette équation impossible: préserver le financement de l'audiovisuel public tout en supprimant 50% de ses recettes, à savoir celles provenant de la publicité.

FAIT DU PRINCE

Nicolas Sarkozy qui, rappelons-le, a annoncé la suppression de la publicité sur les antennes publiques sans aucune concertation préalable, lors de ses voeux de début d'année, ne veut pas d'une augmentation de la redevance.

C'est comme ça.

C'est tout.

L'argument couramment utilisé est que la redevance est un impôt impopulaire - tant et si bien qu'il n'a pas oscillé depuis une bonne vingtaine d'années, nonobstant l'inflation, le coût de la vie, la création de nouvelles chaînes et l'intégration dans le giron du groupe France télévisions du pôle Outre-Mer. Nos dirigeants, qui subissent des alternances répétées depuis 1981, continuent de vouloir flatter le peuple dans le bon sens du poil. Et en période de crise du pouvoir d'achat, l'annonce d'une hausse de la redevance pourrait avoir un impact négatif auprès de ceux qui n'ont pas eu la chance de voir leur salaire augmenté de 170%, comme notre cher Président.

Mais peut-on imaginer, ne serait-ce que deux secondes, qu'il y ait une idée là-dessous? Soyons créatifs. Imaginons que Nicolas Sarkozy ait une idée derrière la tête. Hein? Allez savoir...

Alors, plusieurs possibiités:

- plus de télévision publique du tout. Même le Président du n'importe quoi n'irait pas jusque là. Ecartons cette hypothèse. Si c'était possible ou souhaitable pour un dirigeant de droite, Silvio Berlusconi l'aurait déjà fait.

- vente d'une chaîne publique à un ami du Président. Mais qui? Lagardère, Bouygues ou Bolloré? Ce sont les trois hypothèses possibles. Possible, mais pas sûr: avec la montée du numérique, les chaînes perdent de la valeur de jour en jour. Pourquoi Bouygues irait-il se désengager de TF1 pour prendre le contrôle de France 2?

- un audiovisuel public affaibli, avec des programmes incapables de capter l'attention d'un public de plus en plus rare et âgé.

Pour ma part, je ne sais pas ce qui se passe dans les coulisses. Mais une chose est sûre: les professionnels de l'audiovisuel sont dans une phase très destabilisante. Et la logique de cette décision arbitraire échappe encore à ceux qui en subissent ou en subiront les conséquences.

Publié dans France télévisions

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