Donnedieu de Vabres fait des propositions pour renforcer la fiction

Publié le par Tricard


Renaud Donnedieu de Vabres

Le ministre de la culture l'a rappelé : la fiction est le genre préféré des français, mais les défauts structurels ne manquent pas. Quasiment pas de formation spécialisée, des diffusions concentrées sur des cases horaires de première partie de soirée pour des raisons économiques, logique de propriétaire et non de création, etc.

Pour ce qui est de la formation, le ministre s'est félicité qu'existe depuis 10 ans le CEEA (Conservatoire Européen d'Ecriture Audiovisuelle), qui est effectivement une très bonne école, sise à Paris dans le 14ème arrondissement. Il campe bien entendu sur une position bien française car extrêmement jacobine, qui veut qu'un seul centre de formation si possible placé dans la capitale, soit suffisant à assurer à lui seul la formation des auteurs. Quelle est la place de la diversité dans ce satisfecit?...

Pour le reste, quelques propositions, dont voici quelques verbatim (tirés du site du Ministère) émaillés de quelques commentaires:

"Sur la diversité des cases, je vous propose d’explorer deux pistes de réflexion : d’abord, une écriture adaptée ; le ministère de la culture et le CNC contribuent à cette recherche, grâce au fonds d’innovation audiovisuelle, destiné à financer des écritures innovantes, dont le premier appel à projet a été lancé le 10 juin dernier. Une incitation réglementaire est également possible. Les contraintes pesant sur les diffuseurs sont nombreuses, il n’est pas question d’en rajouter. Mais il s’agit de les rendre plus incitatives, pour diversifier les cases de programmation en journée, ou en deuxième partie de soirée. Je note d’ailleurs que TF1 a obtenu un résultat d’audience remarquable samedi dernier, avec une série américaine inédite et, il faut le reconnaître, de qualité. Ce score s’est maintenu, et même légèrement amélioré, en deuxième partie de soirée. J’y vois un signe extrêmement encourageant. France Télévisions avait montré l’exemple, avec ses cases du vendredi soir, consacrées à la série française de qualité. Il faut poursuivre dans cette voie. C’est pourquoi je propose d’engager une discussion sur la fiction, à l’occasion du futur contrat d’objectifs et de moyens de France Télévisions."

=> ok pour la deuxième partie de soirée et l'incitation aux écritures innovantes. Et que le Ministre reconnaisse du bout des lèvres que Lost est une série "de qualité, est déjà un pas en soi. Quant à la discussion sur la fiction avec France Télévisions, que va-t-il se passer si ce n'est pas l'Etat, via une chaîne publique, qui contrôle et organise la renouveau du genre fiction en France? A mon avis, la réponse est que ça aura une chance de marcher...

"L’inclusion dans l’assiette des versements au COSIP des recettes issues des appels téléphoniques surtaxés et mini-messages portera ses fruits en 2006."

=> Ca, c'est bien, ça!

"Sur la présence des marques à l’image et le placement de produits, afin de répondre aux préoccupations des professionnels, qui l’ont alertée sur ce sujet, la Direction du développement des médias a rappelé le régime juridique applicable, dans le cadre de l’Observatoire de la production audiovisuelle. Par ailleurs, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a précisé aux professionnels sa doctrine sur cette question : lorsque la visualisation du produit est introduite pour des raisons tenant au réalisme et à la crédibilité du scénario, et si sa présence est mesurée, le CSA ne considère pas qu’il y a publicité clandestine."

=> Donc, hélas, rien ne change en la matière, puisqu'on "rappelle le régime juridique applicable". Or, la réglementation est mauvaise et injuste (pourquoi un régime différent pour les oeuvres télévisuelles et pour les films de cinéma alors que les deux sont diffusés aux mêmes horaires?) L'attentisme de ce discours est démobilisant.

"La publicité évolue à la télévision. Il faut prendre le temps de l’analyse et de la réflexion. Car les sujets ne manquent pas et l’arrivée de la distribution – aprèsdemain - nous incite à une vision globale sur ce thème, afin de trouver les ressources dont notre télévision, publique comme privée, a besoin. N’oublions pas que la publicité, c’est aussi de l’activité, de l’emploi, et de la production !"

=> Oui, et le placement produit en fait partie. Et c'est agréable d'entendre en France un discours qui ne diabolise pas à outrance la pub.

"L’ouverture de discussions avec les artistes interprètes et leurs agents, sur la modération salariale et les conditions de rediffusion, fera l’objet d’un groupe de travail qui doit démarrer bientôt."

=> Et pendant ce temps, les chaînes privées (et même publiques) engrangent des profits faramineux.

"Enfin je souhaite conclure sur les promesses que représente, pour l’avenir de la création et de la diversité des programmes de fiction, le développement de la télévision en haute définition, notamment sur la TNT."

=> L'avenir est bien incertain, cela dit... Et il serait bon de ne pas trop compter sur la seule TNT pour nous aider à redresser la barre.


Publié dans media-tv

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